L’égalité des genres et l’autonomisation des femmes font partie intégrante des OMD, et, au même moment, les femmes qui constituent des actrices incontournables devraient être prises en compte en tant qu’actrices, mais aussi, comme cibles, en vue de la réalisation desdits Objectifs. En outre, les femmes constituent 53% de la population malienne. Tous s’accordent désormais à reconnaître que cette frange de la population devrait être mieux représentée dans le processus de prise de décisions.

Le Plan d’action de Beijing demandait que les femmes détiennent une « masse critique » de 30% des sièges parlementaires, le niveau jugé suffisant pour susciter une modification des processus politiques nationaux. Au Mali, en 2009, l’Assemblée Nationale comptent 10% de femmes.

En 2015, le Gouvernement fait adopter par l’Assemblée nationale, la loi N°2015-052 du 18 Décembre 2015 pour promouvoir une meilleure représentation des femmes dans les instances nominatives et électives. Celle-ci fixe à 30% la représentation de l’un ou de l’autre sexe aux postes nominatives ; il en est de même au niveau des listes des candidatures présentées par les partis politiques ; aucun des sexes ne peut constituer plus de 70% des candidats. Il est également stipulé l’application de l’alternance des sexes ; après deux candidats du même sexe le troisième sera du sexe opposé.

Situation au niveau des postes nominatifs

A la faveur de la loi sur le quota, les femmes ont fait une percée un peu plus importante dans la vie publique. La situation faite par le CNDIFE en 2014-2015 révèle une meilleure

 représentation des femmes dans plusieurs institutions : Primature (14% en 2015 contre 13,3% en 2014), Assemblée Nationale (13,9% en 2015 contre 13,5% en 2014), Cour Suprême (30,2%) en 2015 contre 29,1% en 2014), Haut Conseil des Collectivités Territoriales (9,1% en 2015 contre 7,3% en 2014, Conseil Economique, Social et Culturel (18,2% en 2015 contre 15,3% en 2014).

Au niveau du gouvernement, le nombre de femmes ministres est passé de cinq (05) sur 31 en 2014, soit 16%, à huit (08) femmes sur 35 en 2017, soit 23%. Outre les secteurs sociaux qui leur étaient traditionnellement confiés, les femmes se voient confier des secteurs techniques comme l’Economie et les Finances (2014), l’Equipement et le Désenclavement (2017), l’Elevage et la Pêche (2017), le Travail et la Fonction Publique (2017), l’Environnement, l’Assainissement et le Développement Durable (2017), l’Aménagement du Territoire et la Population (2017), l’Enseignement Supérieur (2017).

Situation au niveau des postes électifs

La représentation des femmes est en deçà de celle des hommes. Le constat est à faire d’abord au niveau de la candidature. A l’élection présidentielle de 2013, sur 28 candidats, une seule femme était candidate ; aux législatives de 2013, il y a eu 156 candidates sur 1107 (14%).

Relativement à l’accès aux postes de responsabilité, la situation est également inégale en défaveur des femmes qui sont largement minoritaires même s’il y a eu globalement des progrès sur la période 2007-2016. Au niveau de l’Assemblée Nationale, la législature 2014-2020 comprend 14 femmes députés sur 147 contre 15 à celle de 2007 ; pour les élections communales de 2016, elles sont 2866 Conseillères municipales (27%) contre 927 sur 10772 à celles de 2009 (9%). On dénombre onze (11) femmes maires sur 701 lors des communales de 2016 (1,6%) contre neuf (09) femmes maires sur 703 en 2009 (1,3%).

Il s’agit aujourd’hui d’accélérer le processus d’intégration des femmes maliennes dans les systèmes décisionnels des collectivités locales. La tâche est immense, mais lorsqu’on regarde les avancées en matière de représentation des femmes dans les collectivités locales et les contraintes auxquelles elles sont confrontées, nous pouvons dire qu’il y a une lueur d’espoir à l’horizon. Grâce à des efforts combinés en vue de la promotion du leadership féminin, les femmes auront désormais leur mot à dire et seront outillées pour influencer la gouvernance locale.

Le leadership féminin dans les collectivités locales permet aux femmes de mobiliser du soutien en faveur des projets de développement communautaire qui résolvent les besoins pratiques des populations locales et des groupes défavorisés. Les femmes, à travers leur style de leadership participatif, ont une forte capacité à toucher une plus grande audience et à appliquer les meilleures pratiques et innovations à la gouvernance locale.

En outre, la participation de certaines femmes à la gouvernance locale a un effet de levier mobilisateur sur d’autres femmes pour la gestion de la chose publique et pour relever le défi du leadership.

Malgré la progression de la représentation quantitative des femmes dans les collectivités locales, leur influence dans le processus de prise de décisions reste limitée. Certes, les femmes peuvent exprimer leurs doléances au cours des sessions délibérantes, mais force est de constater qu’elles ne sont pas encore suffisamment efficaces pour influencer, initier et réorienter la politique de genre et les affectations des ressources.

Le REMAFEDE se propose, d’une part, d’accompagner les femmes déjà élues dans l’exercice de leur rôle et, de l’autre, de développer des actions qui visent à susciter un intérêt des femmes à la chose publique.

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